Aimé Guibert a été l’un des pionniers de la quête de l’excellence dans le Languedoc. Il a révélé, à la fin des années 1970, ce terroir calcaire de la haute vallée du Gassac, dans les contreforts cévenols où les nuits sont fraîches, propices à l’épanouissement du Cabernet Sauvignon. Aimé a aujourd’hui cédé les rênes du domaine à ses fils, Samuel, Gaël, Roman et Basile. Notre classement met à l’honneur la production des domaines et non les gammes plus standardisées du négoce (Moulin de Gassac et autres étiquettes). Peut-être davantage que tout autre rouge languedocien, Daumas Gassac a la capacité de résister au temps. Comme un médoc, dont il partage le cépage dominant, il lui faut souvent une dizaine d’années pour s’exprimer. Aujourd’hui, avec la multiplication des grandes cuvées languedociennes, avec une rigueur du travail vigneron et une conscience stylistique sans précédent parmi les meilleurs domaines de la région, la comparaison peut être difficile pour ce vin rigoureux, qui conserve son originalité contre vents et marées. Une récente dégustation verticale de trente millésimes au domaine a démontré cette capacité de vieillissement pour l’instant unique parmi les rouges du Languedoc. Des millésimes comme 1982, 1985, 1988 se goûtent merveilleusement aujourd’hui, avec un délié et un charme aromatique assez difficile à soupçonner en vin jeune.
Revue du Vin de France noté 1 étoile producteur de vins de haute qualité
On a beaucoup écrit sur le Mas de Daumas Gassac. Aimé Guibert a su identifier, sur Aniane, des terroirs qualitatifs aptes à porter un Cabernet Sauvignon non autorisé par les appellations locales. En blanc, il a également choisi de vinifier un assemblage de Chardonnay, de Viognier et de Petit Manseng qui lui interdisait l’accès à l’appellation. Son domaine produit donc un rouge et un blanc en IGP de l’Hérault, qu’il a su imposer à un niveau de prix inconnu dans cette catégorie. Le blanc reçoit un élevage en cuves inox alors que le rouge est partiellement élevé en barriques. La gamme est complétée par des IGP agréables, conçus pour être bus rapidement. Le blanc est gras, porté par de superbes notes de fruits et d’agrumes. Il se positionne régulièrement au meilleur niveau du Languedoc. Dans leur jeunesse les rouges sont harmonieux, puissants et toujours complexes mais leur potentiel de garde est incomparable. La nature des millésimes de Daumas fonctionne à son propre rythme. Ils ne suivent ni les généralités languedociennes ni celle du Cabernet Sauvignon telles qu’on les connaît à Bordeaux. Ce qui en fait un vin à part, et c’est bien ainsi. Cette année nous avons dégusté les rouges 2012 et 2013, tous deux imposants, profonds et complexes, nous avons particulièrement apprécié l’énergie du 2013 ; en blancs les 2013 et 2014 sont raffinés, puissants et d’une grande fraîcheur, le 2014 est magnifique.
Bettane & Desseauve noté 3 *** étoiles production de haute qualité
Bel exemple de la percée des vins du Languedoc à travers les cinq continents, ce domaine a suscité l’étonnement il y a une trentaine d’années en proposant des Vins de Pays au même prix que des grands Bordeaux. Il est resté en haut de l’affiche avec des vins d’une qualité constante et d’un potentiel de garde remarquable.
Hachette
En trente ans, le très charismatique Aimé Guibert a propulsé ce terroir d’Aniane du néant au firmament mondial. Il est épaulé depuis quelques années par trois de ses enfants, trentenaires dynamiques : Samuel, passé par la Nouvelle-Zélande (commercialisation de vins français) et davantage impliqué dans les vinifications, Roman, plutôt sur la partie commerciale et Gaël, souvent dans les vignes. Aimé Guibert n’est pas seulement le vigneron de caractère qui se dresse contre les Mondavi, dans le documentaire « Mondovino » de Jonathan Nossiter, il est également un producteur avec du flair d’où notamment cette décision, sur les conseils du génial Emile Peynaud, d’implanter du cabernet-sauvignon non cloné dans la vallée de Gassac. Depuis 1978, ses cuvées sont d’une qualité exemplaire et son engagement, à 85 ans passés aujourd’hui, est toujours aussi fort.
Gault et Millau
L’histoire de Daumas Gassac
C’est Saint Benoît d’Aniane, conseiller de Charlemagne, qui crée le vignoble de la vallée du Gassac, à partir des années 780. On a de solides raisons de penser que Saint Benoît a fait goûter à Charlemagne les premiers vins de la vallée. Ainsi les grands vins de Daumas Gassac sont nés à l’ombre d’une prestigieuse abbaye comme la plupart des grands vins célèbres.
En 1970, Véronique et Aimé Guibert visitent l’arrière-pays héraultais à la recherche d’une maison familiale. Au détour d’un chemin bordé de pins, ils tombent sous le charme d’un vieux mas et d’un moulin abandonné. Appartenant à la famille Daumas, il se situe au coeur d’une splendide vallée sauvage où coule une rivière, le Gassac. Véronique et Aimé, étrangers au monde de la vigne mais passionnés par » la Terre Mère » ne savent pas encore ce qu’ils vont planter : maïs, olivier, vigne ? Ils font alors appel à un ami aveyronnais, professeur à l’université de Bordeaux III, géologue spécialiste de la relation entre sol et raisin : Henri Enjalbert. En 1971, le professeur Enjalbert visite le Mas de Daumas Gassac et après quelques heures de marche dans la vallée, il revient enthousiaste suite à la découverte du sol constitué de grèzes glaciaires. Celles-ci sont comparables aux meilleurs terroirs des Côtes d’Or en Bourgogne et dira » un grand cru peut être créé ici mais cela prendra peut-être 200 ans avant d’être reconnu et accepté comme tel ! « . Dès qu’Enjalbert a prononcé les mots » Grand cru « , c’est le début d’un défi fou que Véronique, ethnologue et spécialiste de l’Irlande et Aimé, gantier et mégissier de Millau vont relever ! Henri Enjalbert s’explique : « Mas de Daumas Gassac possède un terroir unique avec le potentiel pour produire un vin rouge exceptionnel, grâce aux sources d’eau froide souterraines et l’influence des massifs de l’Arboussas et du Larzac environnants qui donnent à la vallée son micro-climat. ».
En 1972, le projet fou peut démarrer : c’est tout d’abord la plantation de vignes de Cabernet Sauvignon, non clonées. Pour les Guibert, l’uniformité est l’ennemie de la qualité. Ces vignes issues d’une collection d’un pépiniériste, proviennent de grandes propriétés bordelaises des années 1930/1940. La sélection des vignes s’est faite sur la qualité et la diversité, et non sur le rendement et la résistance aux maladies. Entre 1972 et 1978, construction d’un chai et d’un cuvier à l’emplacement de la salle d’eau du moulin gallo-romain, sous les sources d’eau froide provenant du Gassac qui apportent une fraîcheur naturelle, idéale pour le cuvier et gardant des températures constantes. Le 13 Septembre 1978, première visite du grand oenologue Emile Peynaud, superviseur de la renaissance du Château Leoville Las-Cases et conseiller des châteaux Margaux, Haut Brion, La Mission Haut Brion, et La Lagune. Le 29 Septembre 1978, Emile Peynaud suivra à distance et conseillera par téléphone la première vinification, tel un maître veillant sur son élève. Plus tard quand des journalistes demanderont au Professeur Peynaud pourquoi a t’il aidé et conseillé un domaine inconnu en Languedoc alors qu’il travaillait avec les plus grands, Peynaud répondra : « J’ai conseillé les plus grands crus français, mais là, pour la première fois, j’avais la chance d’assister à la naissance d’un grand cru ».
Premier millésime de Daumas Gassac
En 1978, naquit le premier millésime du Mas de Daumas Gassac Rouge (80 % Cabernet Sauvignon). En 1980, l’élevage en barrique du millésime 1978 durera jusqu’au printemps 1980. Au total ce sont 1400 caisses du Mas de Daumas Gassac sous la dénomination Vin de Table de France : vendre l’invendable ! Les négociants et agents refusent de vendre un vin du Languedoc, région connue pour sa piètre qualité. 10 000 bouteilles sont vendues uniquement grâce à la famille, aux amis, aux anciens associés et proches restaurateurs.
En 1981, c’est la création du Rosé Frizant. Issus des jeunes vignes de Cabernet Sauvignon, vinifié par saignée, ce vin est principalement destiné à la consommation privée. Une création que Emile Peynaud désapprouva : « une boisson sympathique mais pas un vin » tout en demandant qu’une caisse lui soit mise de côté chaque année ! La commercialisation ne démarrera que quelques années plus tard.
Octobre 1982, la première reconnaissance arrive et le magazine Gault & Millau décrit le Mas de Daumas Gassac Rouge comme « un château Lafite du Languedoc ».
En 1986, c’est le premier millésime du Mas de Daumas Gassac Blanc sur la base de 4 cépages principaux : Viognier, Chardonnay, Petit Manseng et Chenin Blanc. En 1987 après la mise en bouteille, la production est de 166 caisses.
En 1991, c’est la création des vins de négoce Moulin de Gassac au début des années 90 par Aimé Guibert. Les cuvées Moulin de Gassac sont nées autour de deux idées fortes : préserver des parcelles riches de l’expression d’un terroir languedocien exceptionnel et proposer des vins au style unique, fin et généreux, mariant subtilement cépages méridionaux et cépages bordelais. Des vins » de tous les jours » animés par la même recherche d’excellence que celle des grands crus Daumas Gassac.
A partir des années 2000, la seconde génération reprend peu à peu le flambeau et en est garant de la philosophie du Gassac. Samuel, Roman, Gaël et Basile Guibert dirigent aujourd’hui le domaine.
En 2001, le domaine innove en créant la cuvée « Hommage à Emile Peynaud ».
Les crus Daumas Gassac doivent tout à l’enseignement du professeur Emile Peynaud ! : Ce n’est que justice que le plus grand vin naissant ici, porte son nom ! Hommage reconnaissant à celui qui nous a tout appris, à celui qui nous a enseigné l’art de faire naître un vin fidèle au grand terroir inspiré de la vallée du Gassac.
Famille Guibert
En 2005, jusqu’alors réservée à une consommation familiale et un entourage proche, la commercialisation du Rosé Frizant commence.
En 2015, les grands crus du Mas de Daumas Gassac sont présents dans 61 pays.
En 2016, Aimé Guibert, vigneron fondateur du Mas de Daumas Gassac s’est éteint en mai à l’âge de 91 ans.
Moulin de Gassac
Reconnues et appréciées dans plus de 70 pays à travers le monde, les collections Moulin de Gassac expriment, depuis leurs débuts, la philosophie du vigneron de Daumas Gassac à travers des vins plaisirs, axés sur l’élégance et la fraîcheur. La générosité du Languedoc tout en finesse ! A partir d’un vignoble unique et appuyée par le savoir-faire de Daumas Gassac, la production des vins Moulin de Gassac témoigne d’une volonté commune de proposer des vins authentiques. Les collections Moulin de Gassac sont issues des plus belles parcelles d’un terroir unique en Languedoc. Véritable amphithéâtre de vignes tourné vers la mer Méditerranée et le port de Sète, les coteaux de Villeveyrac sont à l’origine de vins rouges savoureux, à l’accent méditerranéen. Les parcelles des cuvées en blanc et rosé sont, quant à elles, sélectionnées en bordure de l’étang de Thau, autour du village de Pinet. Terroir privilégié, bénéficiant des faveurs de la Méditerranée, il offre des vins d’une remarquable fraîcheur. Les collections Moulin de Gassac sont, depuis leur création en 1990, le fruit de la rencontre entre ce magnifique vignoble et le savoir-faire de Daumas Gassac. Les raisins gorgés de soleil, cultivés en parfaite harmonie avec la nature par un noyau fidèle de vignerons passionnés, sont soigneusement sélectionnés, puis subtilement mariés pour donner vie à la gamme Moulin de Gassac.